Fêtes et dates

Les Waldstätten, trois communautés montagnardes autonomes autour du lac des Quatre-Cantons, décident de renouveler leur union face à la domination des puissants Habsbourg. Ils signent un pacte début août 1291. Ce n’est pas le premier accord entre Uri, Schwyz et Unterwald, mais le plus ancien dont on a connaissance. Il est considéré comme l’acte fondateur de la Confédération suisse. Six cents ans plus tard, en 1891, les autorités choisissent le 1^er août comme date de la fête nationale, que l’on fête de nos jours avec des grands feux, des cortèges de lampions, des feux d’artifice et des discours politiques.

La fête de la Transfiguration de Jésus commémore la révélation de sa filiation divine à ses disciples. Selon le récit qu’en font les Évangiles, l’événement se produit alors qu’ils sont en prière au sommet d’une montagne où Jésus les a conduits. Ce dernier se transfigure alors à leurs yeux, resplendissant de la lumière de Dieu qui le désigne comme son fils et recommande de suivre son enseignement. Probablement célébrée dès le IV^e siècle par l’Église d’Arménie, la Transfiguration est l’une des fêtes les plus importantes de l’Église orthodoxe. Comme pour Noël et Pâques, on s’y prépare traditionnellement par un jeûne et elle donne lieu a des offices solennels. La liturgie orientale met particulièrement l’accent sur le mystère de la sainte Trinité (un Dieu en trois personnes: le Père, le Fils et l’Esprit), dont cette fête célèbre la première manifestation dans l’histoire de l’humanité. Pour les chrétiens, cette vision du Christ en gloire évoque aussi son retour annonçant la fin des temps, dans la perspective du jugement dernier et de la vie éternelle auprès de Dieu.

Elle a pour origine la fête de la Dormition de la Vierge, établie dès le VI^e siècle dans les Églises de Palestine, sur la croyance que le corps de Marie ne fut pas altéré par la mort et fut même, selon certains écrits, enlevé auprès de Dieu. À partir du VIII^e siècle, cette foi en l’enlèvement miraculeux de Marie s’est imposée dans les Églises d’Occident. Depuis le Moyen Âge, la fête de l’Assomption est ainsi la plus importante et la plus populaire des fêtes catholiques dédiées à la mère de Jésus. Outre des messes solennelles, elle suscite d’importantes processions publiques exposant une statue de la Vierge que les fidèles accompagnent par des cantiques et des prières. Cette fête mariale donne encore lieu à des cérémonies de bénédiction; par exemple celles des champs à la campagne ou des bateaux dans les ports de pêche. Elle est aussi un temps fort dans les hauts lieux de pèlerinage comme Lourdes.

Venue de l’Église de Jérusalem, cette tradition a été fixée au 15 août par Maurice, empereur de Constantinople (582-603). Elle s’est transformée, dans l’Église latine, en fête de l’Assomption. L’Église orientale est restée attachée aux récits rapportant la mort de Marie à l’origine de cette fête. Selon ces textes apocryphes, l’Esprit-Saint a réuni tous les apôtres (les vivants comme les morts) autour de la défunte mère de Jésus. Alors qu’ils étaient en prière, le Christ en gloire leur est apparu avant d’emporter au ciel l’âme de Marie. Les apôtres ont ensuite inhumé son corps dans un tombeau d’où il a été, trois jours plus tard, miraculeusement transporté au Paradis. Joyeusement célébrée comme une deuxième Pâques, la Dormition est la plus importante des fêtes consacrées à la Vierge Marie par les Églises orientales dont elle clôt l’année liturgique. Elle est ainsi traditionnellement précédée, durant deux semaines, d’un jeûne de préparation spirituelle. En ce jour de fête, marqué par des offices solennels, l’adoration des fidèles se porte particulièrement sur l’icône de la Dormition de la très Sainte Mère de Dieu qui représente le Christ recueillant, en présence des apôtres, l’âme de sa mère, couchée sur son lit de mort.

Dans une grande partie du monde musulman, la piété populaire a engendré et préservé des fêtes auxquelles l’islam traditionaliste s’est toujours opposé. Il en va ainsi de la célébration de la naissance du prophète Muhammad lors de Mawlid al-Nabi (Mouloud). D’une part, il n’y a aucune mention de cette fête dans le Coran et la sunna (la tradition prophétique). D’autre part, les gardiens de l’orthodoxie musulmane craignaient, et craignent encore qu’elle n’entraîne, à la manière du Noël chrétien, une forme de divinisation du prophète Muhammad alors que, pour l’islam, celui-ci n’est qu’un homme, tout comme Jésus. Célébrée dès le XI^e siècle, tant chez les sunnites que chez les chiites, et légitimée par des théologiens des divers courants de l’islam, cette fête s’est profondément enracinée dans l’islam sunnite, malgré l’opposition des traditionalistes.